Nouvelles tentatives au Bois d’Ailly

Le 17 novembre, une action est menée par le Lieutenant Colonel Bénier, nouveau patron du 171e: il a reçu l’ordre d’attaquer le saillant sud-ouest du Bois d’Ailly, de manière à prendre le rentrant ennemi désigné par un A sur le croquis ci-dessous, avec l’aide d’éléments du 172e et de plusieurs compagnies du 56e. Un certain succès est obtenu, les troupes engagées gagnent du terrain sur une profondeur de 70 à 80 m. Les hommes creusent alors des tranchées et se mettent à l’abri derrière des boucliers pour « s’assurer un front intangible en vue d’une progression ultérieure ».

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On peut penser que la compagnie de Léon se trouvait dans les tranchées déjà occupées par le 171e en première ligne et fut chargée du lancement de grenades. L’attaque supendue à 12h20 pour permettre des reconnaissances reprend à 15h40, mais la progression est faible (une trentaine de mètres !) et on doit se rendre à l’évidence de l’impossibilité d’avancer davantage dans un terrain aussi difficile (fourrés inextricables).

Pour le 171e les pertes seront de 7 blessés et 1 disparu. Par contre la 12e compagnie du 56e subira des pertes sensibles.

Le 24 novembre le Journal de Marche mentionne que le Lieutenant-colonel de Certain prend le commandement du 171e et que le lieutenant-colonel Bénier passe au 172e (il n’était à la tête du 171e que depuis le 1er novembre !)

Le 26 novembre une nouvelle attaque est tentée impliquant cette fois le 2e bataillon (ne concernant donc pas Léon). Les Français, soigneusement disposés en colonnes par les stratèges qui les dirigent, quittent leurs tranchées, font 25m et sont accueillis par un feu ennemi violent, ils se terrent après avoir éprouvé de lourdes pertes et ne progressent plus ; à cela s’ajoute que la dernière compagnie qui devait être engagée « reçoit 3 obus malheureux » (c’est à dire venant par erreur de l’artillerie française !) qui met hors d’état de combattre « 83 hommes en deux minutes ».

Dans ces conditions l’attaque sera suspendue. Pertes : 2 officiers et 253 hommes de troupe tués.

Le chef du 2e bataillon s’adresse en ces termes à ses supérieurs :

« J’ai le devoir de vous signaler l’extrême fatigue des hommes. En réserve de secteur le 18, employés depuis cette date, ils n’ont pour ainsi dire pas eu une nuit de sommeil. Les deux journées du 26 et du 27 ont été notamment très dures pour eux.

J’ai rendu compte du fait au Colonel Valentin en spécifiant bien que je ne prétendais pas soustraire mon bataillon aux devoirs qui pourraient de nouveau lui incomber, mais simplement renseigner le Commandement sur le degré de résistance qu’on pourrait en attendre. »

Du 27 novembre au 14 décembre, c’est « sans changement » avec toujours les pertes quotidiennes : tués, blessés, ou néant

Le 14 décembre cependant quelques lignes font sobrement état d’un réel succès qui concerne le bataillon de Léon:

« le 1er bataillon du 171e occupant les tranchées de 1ère ligne a enlevé le poste ennemi en avant de la droite de la zone gardée par lui et a commencé l’organisation de l’élément de la tranchée enlevée. »

 

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