La tenue au feu de ses troupes vaut au Colonel Pallu d’être promu Commandant de la Brigade de Belfort.
Au moment de quitter son « cher 171e », il fait la déclaration suivante, recopiée à la date du 2 novembre dans le Journal de marche :
« Je salue respectueusement le drapeau du 171e que j’ai reçu des mains du Président de la République et que j’ai eu l’honneur d’accompagner le premier au feu (…) en même temps que le baiser que je mets sur ses couleurs, j’envoie une cordiale accolade à tous mes compagnons d’armes (…)
Brigade active de Belfort : en Avant, toujours !
Mon beau 171e tout mon cœur avec toi !
Mon salut aux absents qui sont tombés dans les combats pour la patrie. »
Voilà pour le lyrisme.
Pour la suite, pendant toute la première quinzaine de novembre, s’installe la triste routine de la tenue des tranchées .
Pour chaque jour deux lignes :
Sur la première la mention « sans changement »
Sur la deuxième, les pertes : chaque jour quelques tués ou blessés
(par exemple le 6 novembre, 1 tué, 3 blessés)
On relève cependant le 11 novembre, « des conversations surveillées avec l’ennemi », qui seront d’ailleurs interdites dès le lendemain.
Au Bois d’Ailly les tranchées des deux camps étaient si proches qu’il était possible aux Français de parler aux Allemands, qui en l’occurrence étaient des Bavarois, réputés plus fréquentables que les Prussiens. Les rapprochements qui auraient pu risquer de provoquer des fraternisations étaient bien sûr formellement interdits par la hiérarchie militaire.