On a beaucoup parlé d’un départ des français à la guerre « la fleur au fusil ». Les articles de journaux de l’époque, les photos et les films semblent en témoigner.
Mais ce mythe d’une mobilisation attendue, espérée et enthousiaste, vieux récit patriotique a été contesté par l’historien Jean-Jacques Becker dans sa thèse publiée en 1977. « pour l’immense masse des français touchés par la mobilisation, écrivait-il, la tonalité dominante fut tout autre : résignation grave et angoisse diffuse. »
Paul Cazin, dans son « Humaniste à la guerre » témoigne qu’à Paray-le-Monial en Bourgogne : « Toute la ville haute pleurait. J’ai entendu dépeindre depuis lors, le joyeux enthousiasme de la mobilisation. Mais la première nouvelle fut ce qu’elle devait être, affreuse, dans les campagnes surtout où la paix bénie fleurissait. Les cloches des villages s’étranglaient à sonner un tocsin d’épouvante. Jamais elles n’avaient annoncé pareil incendie, pareille inondation, pareil fléau. »